mardi 5 septembre 2017

A quel point était-ce une mauvaise idée ?

Pas que ça m'enchante de partir, mais quand il faut y aller...

Départ d'Incheon, donc, à 15h30. J'arrive à Paris le lendemain à 7h20, mais la magie des décalage horaires fausse le calcul : j'ai 3h30 de vol, 8h d'escale et 11h de vol derechef. Belle journée.

J'ai pris un billet avec escale, puisque ça libérait du budget pour les cours particuliers. Quitte à faire une pause, autant en faire une vraie : les gros aéroports permettent aux voyageurs un visa 72h pour aller faire un tour (aka faire marcher l'économie locale) avant de repartir. J'ai donc 8h d'escale en Chine. Je croyais Pékin, comme à l'aller, mais vérification faite, c'est Chengdu. 
Je ne sais même pas où c'est. 
C'est quand même grand, la Chine.

Et là, changement d'ambiance, l'efficacité coréenne me manque déjà.
Au guichet d'immigration, un gars pour tout l'avion. C'est longuet.
A l'aéroport, la consigne ferme à 23h, donc pas question de laisser ma valise. Au moins, je sais où elle est, voyons le bon côté des choses.
Faire le check-in de suite pour avoir les mains libres ? Que nenni. Un guichet pas encore ouvert pour le prochain vol, les suivants ne sont pas prévus.
Y'a un Wi-Fi, mais la connexion ne se fini jamais. Je m'attendais à ne pas pouvoir accéder à tous les internets, mais là c'est un peu sec comme censure.
Ça commence bien tout ça...
L'atm délivre des billets de 100¥ sans demander si on veut le détail. Les distributeurs de tickets de métro refusent les grosses coupures.
Et ils contrôlent les sacs partout. Partout. Pour re-rentrer dans l'aéroport chercher un atm, scan des sacs et verifs au corps. Je viens littéralement de sortir, les gars.
Pour rentrer dans le métro, idem. Et là, les bouteilles coréennes ne passent pas. Sérieusement ?! Ca va bien maintenant ... Je joue l'abrutie et me sers du ticket sur lequel l'une est à 3%, ils parlent pas un mot d'anglais et finissent par se lasser pour si peu. Et encore, ils en ont loupé une sur leur scan, c'est pas au point.

Faisons le, le point.
Je suis dans une ville que je ne connais pas et dont je ne parle pas un mot de la langue, avec un sac de 22.2kg à trimballer (fière de celui-là), pas de plan, pas d'indication touristique (vu leur écriture, je comptais le faire en temps réel avec le Wi-Fi de l'aéroport), je ne sais pas où je vais, ni où je devrais aller et l'accueil m'a quand même un peu refroidie.

J'ai vu le moment où je leur rendais mon ticket de métro pour retourner dormir au transit de l'aéroport. 

 Même le distributeur est d'accord avec moi ...

Pour une petite visite les mains dans les poches de Chengdu by night, ça s'annonce mal. Je prend un point central au pif sur le plan du métro et en avant pour Tianfu Square. 
Avec un peu de chance, ils ont autant de marchés de rue qu'en Corée et ça va le faire.

De nuit avec la bruine, l'appareil aime pas du tout ... 
Ca pique les yeux mais c'est pour l'exemple

Eh... Comme choix au pifomètre, j'aurais vraiment pu faire pire !
Bon, on oublie le petit marché de rue, certes. Mais y'a de quoi m'occuper un moment.

J'en profite pour acheter trois bricoles, dont du poivre (après tout, je viens de passer un arrêt de métro nommé quelquechosesichuan). Les vendeuses me suivent partout, en me portant mes deux pauvres sachets et en essayant de me faire prendre de tout. La douane va tellement apprécier...


C'est rigolo après la Corée, comme décors. Le centre ville est construit aussi grand, des hautes tours et des rues trop larges, mais c'est nettement moins dense. Par contre, la partie cité dortoir avec les conglomérat de tours est identique.


Pour l'aspect sécurité ... après les contrôles des sacs partout, ils ne s'arrêtent pas là pour le métro. Dans les stations, il y avait environ un point "police" tous les 12m, avec deux ou trois agents dont un avec le bouclier anti-émeute. Dehors, un blindé sur la place et une compagnie qui a l'air de s'ennuyer à mourir. Il y a équivalent de deux vans de policiers à chaque carrefours, et ils n'ont pas l'air de rigoler.
C'est, euh ... spécial comme ambiance.

Ha, oui, aussi : se méfier des mobylettes. Sérieusement, c'est les descendantes des ninjas. 
Autant les voitures respectent à peu près le code de la route, autant les mobylettes font n'importe quoi. Sauf qu'en tout électrique donc bien silencieux et l'allumage des phares en option, quand ils remontent à contre-sens en montant sur les trottoirs quand ça les arrange, c'est un peu violent.

Ensuite, je mets le bronx dans un restau, dont l'hôtesse d'accueil est trop serviable pour son propre bien. J'ai du mal à comprendre le problème : apparemment, ils ont l'équivalent de Chuseok chez eux, et donc une bonne partie des plats ne seraient plus dispos. Mais quand je demande ce qui reste (après tout, j'avais choisi au pif au début, j'y suis pas attaché, à mon choix), on me dit d'attendre et un truc que je ne comprends pas. Google translate a ses limites, malgré tout.
Mais la fille lâche rien. Je me dis que je vais tenter de m'excuser et partir après une dizaine de minutes assise dans un coin, mais c'est pas facile de partir discrètement avec ma valise et l'escalier, alors j'attends. Elle fini par revenir avec des bols de riz et ... L'intégralité du personnel du restau ?
Bah non, pour une fois, la traduction en "let's do [this]" de Google trad depuis une langue asiatique était correcte o_O
C'est un classique, à cause de la construction de phrase sans sujet je suppose, et c'est rarement exact. Mais là, c'était bien : célébrons ensemble la fête de mi-octobre. Tout le personnel du restau mange ensemble, et ils m'ont ajouté un siège. Je sais plus où me mettre tellement ils sont gentils, et tellement que je ne sais pas le dire dans leur langue.

Vive le traducteur sur smartphone ! 
J'ai jeté un œil sur la façon dont elle s'en servait, et c'est rigolo : 
ils ont un clavier "anglais", et écrivent en phonétique. L'appareil transcrit en caractère chinois après.
Ca demande pas mal de reprises et corrections, mais ça permet d'avoir un clavier "raisonnable".

Et elle me trouve un taxi pour rentrer en s'assurant qu'il m'emmène au bon terminal.

Pour le coup, ça rachète nettement les débuts hasardeux, tiens. Et finalement, c'était bien qu'il me reste des petites tours Eiffel des cadeaux pour les coréens, c'est une petite chinoise toute mimie qui va en profiter. Et je laisse aussi de quoi payer mon repas, on ne sait jamais. Je lui aurais laissé un pourboire de toute façon vu son acharnement.

Je finis par retourner à l'aéroport, pile à temps pour le check-in et un petit tour des boutiques juste avant qu'elles ferment (minuit et demi). Les aéroports la nuit, c'est autre chose. Certains endroits ferment, mais il y a des boutiques qui restent ouvertes, avec des vendeuses qui s'ennuient à cent sous de l'heure alors qu'il n'y a quasiment personne dans le terminal. Je n'ai même pas le temps de m'endormir qu'on commence l'embarquement. C'est bien réglé de ce côté là.

Ça l'est un peu moins bien coté budget : j'ai vu un peu large sur en passant à l'atm, mais pas assez pour les soieries et la porcelaine : magnifiques mais peu abordables.
En terme de budget, il faut compter ¥5 pour le métro, ¥20 pour le taxi et j'en ai eu pour ¥150 de bricoles sans chercher des prix. Les plats vus sur la carte tournaient autour des ¥20, donc ça fait une escale raisonnable pour économiser sur le billet et ramener des bricoles de Sichuan.

Ca fait beaucoup pour une seule personne ...

Bilan : dans mon cas, c'était nettement mieux que de rester à l'aéroport. 
Maintenant, il vaut sans doute mieux prévoir plus court et rester dedans, ou plus long vu les délais aux différents guichets. Et prévoir que la consigne ferme à 23h, ce qui n'est quand même pas pratique.
Surtout qu'il y a des casiers à fermeture électronique, je ne comprends pas leur problème.
Le dernier métro est aussi à 23h, mais pour le coup les taxis gèrent. Et ils scannent pas mes bagages, eux.
Ça serait un peu plus dur en terme de décalage horaire et compagnie, mais il faudrait prévoir 12-15h, arriver le matin et repartir le soir, pour faire un tour voir les pandas et les quelques points touristiques de la ville sans être trop embêté.

Allez, go home : on reprend l'avion et on finit la route jusque Roissy. 

Mais comment je passe les contrôles avec le panier de fruits qu'ils m'ont offert en prime, moi ?

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