Roadtrip vers Busan

Comme annoncé, on part pour Busan.
Les maîtres sont invités au passage de dan qui aura lieu le lendemain. On prend donc la route, après un petite pause en rentrant de l'ile anjwa, pour un petit roadtrip \o/
On commence par aller manger, parce-que le repas expédié de ce matin/midi est loin. Master Yu m'explique ce qu'il appelle le "korean food way" : on mange vite, des fois même debout, on expédie le repas et ... On va ailleurs pour recommencer.
Ah ! C'est donc pas moi, ils mangent bien tout le temps !
Et application directe : après le bol de soupe et ramens, dans lequel il y a en plus des tranches de gâteau de riz et des mandus, les raviolis coréens, on passe par un autre shop avant de retourner à la voiture : thé et café (glacés, comme souvent ici), tentacules de poulpes frits et couverts une poudre miel/fromage, gâteaux de noix et un paquet de gâteaux français.
Okay, de tout ce qu'on fait chez nous, les gars ont choisi d'importer les tartelettes aux fraises. Sérieux ? Faut vérifier ce qu'ils fument dans l'équipe stratégie marketing.
Et on prend la route avec tout ça en tas au milieu et du rock en bande sonore, vers le soleil couchant
Busan étant à l'est, merci de m'accorder la licence poétique

Après nos 4h de route, nous sommes accueillis par deux hauts cadres de la fédération de kumdo à Busan, qui nous attendaient... Pour manger.
Aaaah !
Salle privée d'un restaurant, avec le président et le chairman, donc.
Formules de politesses niveau ++ ... Check.
Manières à table quand on est avec des maîtres ... Check.
Et on attaque un immense plate de poissons, soja, kimchi et des bestioles qui vivent sans doute dans des cailloux si elles ont un peu de dignité. Je mange pour être polie, c'est pas que ce soit mauvais mais pour le coup, je n'ai plus faim.

Devinez qui a loupé son test de communication quand on lui a demandé si elle voulait du riz en plus ? Miaou.

Dire "je n'ai plus faim" avec le niveau de langue approprié à la situation ... Pas check. Merdum.
Je finis par demander l'aide de maître Park quand ils ramènent un nouveau plat et qu'on se saisit de mon bol.
Sans compter que la bière et le soju sont présents, et que comme je ne suis pas la conversation, bah... mon verre se vide un peu vite.
J'apprendrai plus tard qu'ils avaient peur que ce soit trop épicé pour moi, et que c'est pour ça qu'ils voulaient que j'ai du riz. Merci...

Et puis maître Yu se tourne vers moi et dit : " korean style".
Oh non.

Bref soulagement : le lieu suivant n'est pas un restaurant mais "juste" un bar. Ce qui n'empêche en rien l'apparition d'un tas de poissons et poulpes séchés sur la table, avec le cortège de bachan comme il se doit.

Même dans la plus petite gargotte, même avec un bol de nouilles déshydratées, ils y a toujours au moins un petit ramequin de banchan, les accompagnements.
Maïs, kimchi, chips-like de crevettes et ... Ha non, ça c'est non ! Je veux pas. 번데기, bondèki, j'aime pas. Vraiment. Ils appellent ça pupa aussi, littéralement la chrysalide. Il s'agit de 'pupa' de vers à soie grillées et honnêtement, c'est pas bon. En plus, le goût reste longtemps sur les papilles.

De mémoire, j'ai eu une nuit de moins de trois heures, on en est à la vingt et unième heure de cette journée, je ne comprends rien, et ils continuent de rapporter des pichets de Cass. Elle est vraiment pas terrible cette bière.
Help.

Entre minuit et une heure du matin, je commence à considérer la possibilité d'abuser de ma position d'outsider pour juste dormir sur la banquette, là.
J'organise des raid sur le bol de grains de maïs. A la baguette coréenne, ça demande de la concentration, c'est bien.

J'ai réussi à ne pas m'endormir sur la table quand sonne la cloche. 1h30 : on nous accompagne jusqu'à un motel tout proche.
J'ai failli m'endormir avant que l'ampoule ne s'éteigne.